J’ai rendu visite à Daniel Lutölf pour la première fois en 2005 lorsque Ian Anley et moi-avons été invités à juger le championnat national suisse.

La qualité de ses oiseaux devint rapidement une évidence car Daniel remporta cinq des six couleurs que j’avais à juger ce jour là.

J’ai gardé le souvenir d’un magnifique mâle cinnamon bleu qui me plaisait beaucoup.

Le seul oiseau de Daniel qui ne remporta pas le titre de meilleur de sa couleur était un mâle vert que j’avais placé second de sa classe, classement que Daniel n’ a pas omis de me rappeler par la suite.

Avec le temps, cette anecdote est devenue une source de plaisanterie entre nous et nous en rions désormais volontiers, même si je l’assume.

Le jour suivant, Ian et moi avons été invités chez Daniel pour voir son élevage de plus près.

Dire que j’ai été stupéfié par ce que j’ai vu serait pur euphémisme.

Nous avons passé les 3 ou 4 heures suivantes à regarder, les uns après les autres, des oiseaux d’une qualité extraordinaire.

Daniel sortait les oiseaux des boxes de reproduction pour les placer dans une cage d’exposition dépourvue de grille frontale.

Le spectacle des oiseaux qui se perchaient calmement sans chercher à s’envoler de la cage d’exposition nous a amusés.

Daniel enlevait la partie intérieure des nid, la plaçait sur une table, sortait le mâle pour que nous puissions le voir et que je puisse prendre des photos de lui, la femelle continuant de couver ses œufs tranquillement.

C’était ensuite à la femelle d’être, à son tour, placée dans la cage d’exposition, le mâle étant remis avec les jeunes, la partie intérieure du nid étant toujours sur la table.

A n’en pas douter, Daniel entretient une relation particulière avec ses oiseaux, il est plus concentré, plus attentif que tous ceux que j’ai rencontrés précédemment.

Après avoir nous avoir présenté les oiseaux adultes, Daniel voulut faire de même avec les jeunes.

Mais le temps s’était écoulé, l’aube approchait et nous devions partir car nous avions une autre visite d’élevage prévue plus tard dans la journée.

Daniel insista pour que nous restions, ce que nous fîmes volontiers même s’il était temps pour nous de partir car nous avions du mal à rester éveillés.

Mon retour

En janvier 2012, je suis revenu en Suisse en compagnie de l’éleveur champion Robbie Keeber, plus de six ans donc après ma première visite.

Après avoir passé une courte nuit dans un hôtel, nous être levés tôt et avoir expédié le petit déjeuner, nous nous sommes dirigés vers la demeure de Daniel.

Celui-ci avait déménagé depuis ma dernière visite.

Comme Robbie Keeber, il m’est apparu clairement lorsque je suis entré dans les nouveaux locaux, que l’élevage figurait toujours parmi les meilleurs.

En dépit du fait que les oiseaux avaient beaucoup changé, de la présence de différents types/styles d’oiseaux, la qualité d’ensemble était hallucinante.

Les oiseaux de Daniel ont, à mon, avis, les caractéristiques des tout meilleurs oiseaux que l’on peut trouver au Royaume Uni : ils sont grands, ont de bonnes épaules ainsi qu’une bonne largeur de tête, qualités combinées avec ce qui commence désormais à être connu sous                   l’ appellation de « plume continentale ».

« La plume extrême » pour reprendre l’expression utilisée par Daniel, où l’effet directionnel des plumes de tête redescend vers le bas d’une manière spectaculaire, extrême.

Comme à son habitude, Daniel a été un hôte merveilleux.

Il nous parla longuement de son élevage et de ses oiseaux.

L’écouter raconter ses expériences d’élevage fût un pur plaisir.

Je recommanderais la visite de l’élevage à tous ceux qui souhaitent simplement regarder et parler d’oiseaux de qualité.

A mon avis, il n’y a pas de meilleur endroit au monde pour cela.

Daniel nous montra avec une certaine fierté un grand nombre de ses reproducteurs, mâles et femelles, ainsi que ses jeunes.

La qualité de ses oiseaux est ce qui se fait de mieux dans de nombreuses mutations.

Ses pies danois récessifs et ses lutinos sont d’une qualité inimaginable, irréelle; ils constitueraient en exposition de redoutables adversaires y compris pour les meilleurs oiseaux normaux actuels.

J’ai vu  chez Daniel un mâle dilué d’une qualité que je n’ avais jamais rencontrée auparavant.

Cet oiseau était, à tous points de vue, extraordinaire.

J’ai pris des photos de quelques oiseaux, malheureusement beaucoup d’entre eux étaient en mue ou montraient des signes d’élevage.

Je pense cependant que vous serez d’accord, au vu des photos jointes à cet article, sur le fait que la qualité des oiseaux est présente et visible de tous.

Pièce d’élevage au sous-sol

Une fois encore, Daniel a utilisé le sous-sol de sa demeure pour y aménager ses locaux d’élevage, ce qui contribue à créer une merveilleuse atmosphère avec une température intérieure constante quelque soit la saison.

La pièce d’élevage principale est équipée à une de ses extrémités d’une grande volière intérieure.

Au moment de notre visite, cette volière hébergeait les jeunes oiseaux et les bébés sevrés.

Quatre vingt dix boxes d’élevages sont disposés sur les trois autres murs de la pièce.

Une seconde cave, de grande taille, est utilisée comme une grande, j’entends par là une très grande, volière intérieure.

Cette volière comportait, selon notre estimation, environ 150 oiseaux, elle était donc loin d’être surpeuplée et les oiseaux y avaient leurs aises.

Il ne fait aucun doute que Daniel est un éleveur hors pair.

Il a imaginé et créé son propre style d’oiseau.

Le temps qu’il consacre à ses oiseaux va bien au-delà de ce que l’on peut concevoir ou imaginer car c’est un homme qui est entièrement absorbé par sa passion pour les perruches ondulées.

Je ne suis pas surpris par le très haut niveau atteint par son élevage, niveau qu’il a lui-même fixé.

Sa réussite est, à mon avis, totalement méritée.